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Savage 69 Garden
12 mars 2008

Chapitre 5

Chapitre 5) La répartition

Le train venait de s’arrêter. Les élèves avaient revêtu leurs robes noires et se pressaient dans le couloir, collés les uns aux autres, malgré les avertissements des préfets. Al et Scorpius se frayèrent tant bien que mal un chemin au milieu de la foule, et sortirent enfin sur le quai. L’air pur de la campagne les accueillit ; ils le respirèrent profondément.

« Allez, les premiers années, venez avec moi ! »

Albus tourna la tête et reconnut la haute silhouette du garde chasse de Poudlard ; Hagrid se tenait devant la masse des élèves, imposant, et cherchait frénétiquement des visages connus dans la foule. Sa barbe grise et foisonnante dissimulait littéralement sa bouche, mais quand il aperçut Albus, celui-ci pu décerner quelques dents un peu jaunies.

« Albus Severus ! Comme tu as grandi, depuis la dernière fois ! Allez, approche un peu, viens par ici…Ou est ta cousine ? »

« Perdue de vue, répondit-il lorsqu’il atteint enfin les jambes massives du demi-géant. Mais je dois te présenter quelqu’un ! (il tira Scorpius qui s’était jusque là inexplicablement dissimulé derrière une jeune fille blonde) C’est Scorpius Malfoy, on s’est rencontrés dans le train… »

Hagrid fronça les sourcils et Scorpius trembla.

« Wow…On peut dire que tu ressembles à ton père, toi. J’ai l’impression d’être de retour 20 ans en arrière, à vous regarder tous les deux… »

Son soupir fit voler la frange de Scorpius qui parut particulièrement offensé.

ggggg

« Bref, on parlera de tout ça plus tard ! LES PREMIERES ANNEES, SUIVEZ-MOI, PAR ICI ! »

Hagrid avança, suivi d’une marée d’élèves qui parlaient bruyamment. Albus tenta de rester près du garde chasse mais il finit par s’éloigner, car Scorpius ne semblait pas disposé à marcher plus vite.

« C’est le garde chasse, pas vrai ? Lui demanda t-il. Mon père m’a dit que c’était une sorte de domestique… »

« Hagrid donne des cours, défendit Albus. Ce n’est pas un elfe de maison ! »

Il ricana.

« Tu as raison, désolé. Un elfe de maison, c’est sensé tenir dans une maison. » 

Albus soupira mais ne put s’empêcher de rire à son tour en imaginant Hagrid, vêtu d’un petit tablier rose, tentant de dépoussiérer un meuble en se penchant à 180° vers le sol, son crâne grisâtre heurtant malgré tout le plafond.

Après quelques minutes de marche, le groupe atteint enfin les abords du lac ; il faisait déjà nuit, et il s’était transformé en une grande étendue noire comme de l’encre, sur laquelle se reflétaient, loin devant eux, les lumières chaudes de Poudlard.

« Très bien, répartissez vous…Quatre par barque…Je prends la première…Doucement, vous allez chavirer ! »

Albus venait de s’asseoir dans une barque en compagnie de Scorpius lorsqu’il vit un éclair roux se glisser à leur côté.

« Rosie ! »

Sa cousine afficha un sourire condescendant, tout en ramenant ses cheveux derrière elle-en vain.

« Tu ne croyais tout de même pas que j’allais laisser mon cousin préféré tout seul ? »

« Et moi, je compte pour quoi ? lança Scorpius, mauvais. »

« Pour pas grand-chose, répliqua Rose, qui leva le nez bien haut et regarda droit devant elle. »

Scorpius, bouche bée, se tourna vers Al, qui était tout aussi surpris que lui et réprimait un fou rire. Scorpius et Rose ne se parlèrent plus de tout le voyage.

Après être sortis de leurs barques, les élèves marchèrent vers le collège en passant par les jardins. Jamais Albus n’avait vu un endroit aussi impressionnant ; les murs, gigantesques et usés, paraissaient pouvoir résister à n’importe quelle intempérie ; la forêt interdite s’étendait non loin d’eux, comme une sombre armée, et Albus espérait, en plissant des yeux, pouvoir apercevoir quelques unes des créatures dangereuses dont James lui avait parlé.

Mais à peine cru t-il surprendre une araignée géante qu’ils s’engouffrèrent à l’intérieur du château et parcoururent le hall, qui pouvait accueillir au moins toute sa maison, il en était sur. Il le dit à Scorpius, qui répondit d’une voix neutre que son manoir à lui, faisait au moins quatre fois la salle. Albus se persuada qu’il se fichait de lui, premièrement et avant tout pour conserver sa dignité.

« Nous y voilà, dit la voix forte d’Hagrid. Vous voici devant la grande salle… »

Les élèves s’arrêtèrent et regardèrent avec anxiété l’imposante porte qui se trouvait en face d’eux.

« Je ne reste pas, je dois retrouver les professeurs à notre table…Dans peu de temps, le directeur-adjoint viendra vous chercher, alors soyez tranquille ! Albus, Rosie…Scorbut… »

Albus éclata d’un grand rire pendant que Scorpius maugréait son mécontentement, en prenant garde à ce qu’Hagrid, disparu derrière un mur, ne l’entende pas. Ils restèrent ainsi longuement, parlant de tout et de rien, Albus tentant de calmer Rosie qui trépignait sur place, Scorpius inspectant ses ongles frénétiquement.

« Bienvenue à vous tous, annonça une voix douce. »

Un homme venait d’apparaitre,  vêtu d’une longue robe rouge et or ; ses cheveux châtains et bouclés formaient une couronne au dessus de son visage lunaire et sympathique, et Albus reconnut…

« Neville ! »

Tous les regards se tournèrent vers lui, tandis qu’il essayait de dissimuler sa tête entre ses épaules. Le professeur Londubat s’éclaircit la gorge, très visiblement amusé.

« Je me présente : Londubat, directeur de Gryffondor, proviseur adjoint et également professeur de botanique. J’espère que vous avez fait bon voyage, et que vous vous sentez prêts à faire votre entrée dans Poudlard… »

Il eut un sourire confiant, et Albus sentit quelque chose qui ressemblait à un énorme crapaud bondissant grossir dans son estomac.

« Derrière ces portes se trouve la grande salle, où vous prendrez vos repas, où les annonces exceptionnelles seront faites, et où les fêtes se dérouleront. Une fois entrés à l’intérieur, vous serez répartis dans votre maison ; c’est la cérémonie de répartition, et elle est très importante. Vous devez savoir que tout au long de vos études à Poudlard, votre maison sera pour vous comme une seconde famille ; vous suivrez les mêmes cours, dormirez dans les mêmes dortoirs, et passerez votre temps libre ensemble, dans la même salle commune. Ces maisons sont au nombre de 4 ; Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Chaque fois que vous obtiendrez de bons résultats ou que vous ferez quelque chose de positif pour l’école, vous rapporterez des points à votre maison ; mais si vous enfreignez les règles de Poudlard, vous lui en ferez perdre. A chaque fin d’année scolaire, la maison qui aura accumulé le plus de points gagne la coupe des Quatre Maisons, ce qui est un grand honneur ; J’espère donc que chacun d’entre vous sera motivé à défendre sa maison, quelle qu’elle soit. Pour la répartition, voilà comment elle se déroulera ; je vous appellerai un par un, et vous devrez simplement vous asseoir sur le tabouret qui se trouvera devant vous. Vous serez triés grâce au choixpeau magique ; je le poserai sur votre tête, et une fois sa décision prise, vous vous dirigerez vers votre table. C’est bien compris ? »

Les élèves hochèrent la tête presque à l’unisson, silencieux. Le crapaud d’Albus faisait maintenant d’énormes bonds, menaçant de sortir-aussi peu élégant que ce soit.

« Très bien, alors, suivez-moi… »

D’un coup de sa baguette magique, le professeur Londubat ouvrit les énormes portes, et tous le suivirent dans la grande salle.

Albus n’en croyait pas ses yeux ; ses parents lui en avaient déjà parlé, James lui avait déjà montré des photos, mais se retrouver dans cette salle en personne était beaucoup plus impressionnant que les souvenirs et les images figées. Le plafond était d’une hauteur incroyable, comme dans une cathédrale, et à la place de la pierre qui aurait du le recouvrir, on pouvait voir un magnifique ciel constellé d’étoiles, et un croissant de lune trônant fièrement au dessus d’elles. Des bougies étaient suspendues dans les airs, éclairant la salle d’une lumière chaude et accueillante. De chaque côté d’Albus, quatre longues tables de bois étaient disposées, et les élèves plus âgés  les regardaient, un même sourire sur les lèvres. Albus les compta ; à sa droite, Poufsouffle et Serpentard ; à sa gauche, Gryffondor et Serdaigle ; à laquelle de ces tables serait-il assis à la fin de la répartition ?

Leur groupe s’arrêta enfin devant l’estrade au fond de la salle, où était installée la table des professeurs ; il y reconnut Hagrid, qui lui faisait de larges signes de la main, auquel il répondit mollement, gêné par le regard de ses camarades. Le professeur Londubat se sépara d’eux et monta sur l’estrade, prenant le parchemin et l’énorme chapeau que lui tendait une femme au visage dur, mais souriant.

Posant le chapeau, rapiécé et horriblement sale, sur un tabouret qu’il venait d’attirer à lui, Londubat recula de quelques pas ; et alors, une bouche, et ce qui ressemblait à une ébauche d’yeux apparurent sur le choixpeau, formés par des gros plis. Albus resta bouche bée.

Puis, le sac de tissus rapiécés (comment pouvait-on le décrire autrement ?) se mit à chanter d’une voix tonitruante.

Voici un peu plus de mille ans
Lorsque j'étais jeune et fringuant
Vivaient quatre illustres sorciers
Dont les noms nous sont familiers :
Le hardi Gryffondor habitait dans la plaine,
Poufsouffle la gentille vivait dans les chênes,
Serdaigle la loyale régnait sur les sommets,
Serpentard le rusé préférait les marais.
Ils avaient un espoir, un souhait et un rêve,
Le projet audacieux d'éduquer les élèves,
Ainsi naquit Poudlard
Sous leurs quatre étendards.
Chacun montra très vite
Sa vertu favorite
Et en fit le blason
De sa propre maison.
Aux yeux de Gryffondor, il fallait à tout âge
Montrer par-dessus tout la vertu de courage,
La passion de Serdaigle envers l'intelligence
Animait son amour des bienfaits de la science
Poufsouffle avait le goût du travail acharné,
Tout ceux de sa maison y étaient destinés,
Serpentard, assoiffé de pouvoir et d'action,
Recherchait en chacun le feu de l'ambition.
Ainsi, tout au long de leur vie,
Ils choisirent leurs favoris,
Mais qui pourrait les remplacer
Quand la mort viendrait les chercher ?

Gryffondor eut l'idée parfaite
De me déloger de sa tête
Les quatre sorciers aussitôt
Me firent le don d'un cerveau
Pour que je puisse sans erreur
Voir tout au fond de votre cœur
Et décider avec raison
Ce que sera votre maison !

La fin de la chanson fut accueillie par des applaudissements dans toute la salle. Albus se joignit aux autres, et sentit quelqu’un s’approcher de lui dans la cacophonie ambiante. Il se retourna et sourit. Scorpius était plus pâle que jamais, et Albus savait qu’il en était de même pour lui, mais son ami répondit quand même avec un faible rictus.

« La cérémonie de répartition peut commencer ! »

Tour le corps d’Albus se raidit, et le crapaud se transforma en bébé dragon, qui virevoltait furieusement dans son estomac pour qu’il le laisse s’échapper. Mais il aurait préféré mourir que de vomir en ce moment précis…

« Abercrombie, Benjamin ! »

Le dénommé Abercrombie se leva sur l’estrade, tremblant comme une feuille ; il s’assit fébrilement sur le tabouret placé à côté du directeur-adjoint et celui-ci lui déposa le choixpeau magique sur la tête. Il y eut un petit moment de silence, puis…

« POUFSOUFFLE ! »

La table  des poufsouffles applaudit et siffla Benjamin, qui sauta à pieds joints du tabouret, fou de joie, se précipitant vers sa maison.

« Comment peut-on être satisfait d’être un poufsouffle ? Chuchota la voix tremblante de Scorpius. Quel imbécile… »

Albus eu un rire nerveux.

« Boot, Olivia ! »

Une fille brune à l’allure fébrile se redressa, et sautilla jusqu’au tabouret, s’y asseyant précipitamment, tandis que Scorpius ricanait. Albus se rendit compte que le sarcasme devait être sa propre défense face au stress- ce qui était toujours mieux que les sautillements incessants de Rosie, ou son réflexe de se ronger les ongles.

« SERDAIGLE ! »

Olivia eut un soupir de soulagement et rejoignit ses nouveaux camarades qui applaudissaient, plus dignement que les Poufsouffles, leurs nouveaux venus.

« Davis, Sandy ! »

Une autre adolescente, les cheveux châtains et lisses, émergea de la foule ; elle s’assit tranquillement sur le tabouret, semblant très sure d’elle. Albus l’enviait terriblement. Le choixpeau hésita quelques instants et il cru voir un rictus étirer le coin de sa bouche…

« GRYFFONDOR ! »

La dénommée Sandy eut une expression horrifiée. Le professeur la força à se lever, et elle rejoignit la table qui lui était destinée, le dos courbé, semblant abattue. Les Gryffondors l’applaudirent bruyamment, tapèrent sur les tables, lui laissèrent une place, mais rien ne sembla lui remonter le moral. Albus entendit encore un ricanement de Scorpius, mais n’y fit pas attention, car il cherchait son frère parmi les Gryffondors qui accueillaient Davis.

« Lewis, Peter ! »

Un garçon plutôt grand apparu, et avança prudemment vers le tabouret, comme s’il s’était s’agit d’une bête sauvage. Il s’assit et attendit, les yeux étroitement fermés ; le choixpeau n’avait même pas effleuré sa tête qu’il hurla :

« SERPENTARD ! »

Le garçon rouvrit les yeux, semblant choqué, mais pas particulièrement déçu. Il s’avança vers la table des Serpentards qui l’ovationnait, et avait l’air un peu hébété, les sourcils froncés, se demandant surement s’il était en train de rêver.

Les élèves continuèrent d’être triés ; Lee Caleb fut envoyé à Gryffondor, une certaine Levski Anastasia alla à Serpentard, et Kiely Artemisia atterrit à Serdaigle. Puis, alors qu’il recommençait à se ronger les ongles, il sentit un tremblement contre son épaule.

« Malfoy, Scorpius ! »

Scorpius se redressa de toute sa hauteur à côté de lui et émergea de la foule ; il s’avança d’une démarche princière vers le choixpeau, le menton relevé, et s’assit le plus naturellement possible sur le tabouret. Des chuchotements retentissaient dans la salle, et plusieurs sifflements fusèrent de la table des Gryffondors ; mais Scorpius y fit à peine attention tandis qu’on déposait le chapeau rapiécé sur sa tête blonde.

Au grand étonnement d’Albus, le choixpeau ne prit pas sa décision tout de suite ; il sembla réfléchir intensément, bougeant le pli de sa bouche comme s’il murmurait quelque chose à Scorpius. Celui-ci tordait sa bouche dans une grimace terrifiée, mordant sa lèvre inférieure, répondant parfois dans un souffle, la moitié de son visage dissimulé sous l’énorme chapeau. Puis, ce dernier sembla enfin se décider, et s’écria ;

« SERPENTARD ! »

Des cris fusèrent de la table des Serpentards, des applaudissements tonitruants, et une jeune fille scanda le nom de Scorpius en tapant dans ses mains. Celui-ci sauta du tabouret à la volée tandis que le vice-directeur lui enlevait le choixpeau de la tête, et se précipita vers sa table, oubliant toute son élégance de tantôt. Albus sentit un bloc de glace lui tomber dans l’estomac, assommant le dragon qui se calma aussitôt. Il avait espéré que Scorpius serait trié dans Gryffondor, pour qu’ils puissent se retrouver ensemble…

La répartition continua : Moonshine Emily fut triée à Serpentard, Nutcombe Avery à Serdaigle, Oggber Armando alla à Poufsouffle, et Paracelse Jo atterrit à Gryffondor. Puis, dès que celle-ci fut assise à sa table…

« Potter, Albus Severus ! »

Des cris provenant de toutes les tables fusèrent, et les professeurs levèrent la tête pour mieux voir Albus. Celui-ci se sentit rougir de la tête aux pieds et s’avança, le cœur cognant dans sa poitrine avec une force incroyable. Tout le monde le fixait, murmurait, lui souriait avec bienveillance ; un professeur particulièrement petit s’était même levé sur sa chaise pour l’apercevoir. Il avait l’impression que quelqu’un venait de lui lancer un sort de raidissement, et il s’assit comme un pantin sur le tabouret, les mains cramponnées aux rebords de bois, et les jambes bien droites. Il survola la salle du regard, et vit que tous les élèves présents avaient les yeux figés sur lui, et parlaient avec animation ; les poufsouffles croisaient les doigts, les serdaigles le fixait avidement, et les gryffondors avaient des hochements de têtes assurés, persuadés que le sort d’Albus était décidé depuis longtemps.
Seuls les Serpentards semblaient ne pas désirer sa présence parmi eux ; Al pouvait voir une jeune fille noire assise à la droite de Scorpius qui se limait les ongles, sans porter un seul regard vers lui ; et à la gauche de son ami se trouvait une adolescente aux longs cheveux blonds ;  Albus comprit qu’il devait s’agir d’une de ses parentes. Scorpius, lui, le fixait avec une expression impénétrable qui le fit étrangement se sentir plus confiant.

Enfin, le choixpeau fut déposé sur sa tête ; il était lourd, et Albus sentait ses coutures chatouiller son front. A peine ses yeux furent-ils cachés par le tissu qu’une voix murmura à son oreille…

« Aah…Un autre Potter…C’est toujours un défi de vous trier sans commettre d’erreurs… »

Albus déglutit. Par-dessus le chapeau, il entendit son frère crier ; Les Potters à Gryffondors !

« Oui, je vois beaucoup de qualités…Des qualités que ton père avait…Oui, Gryffondor te conviendrait…Je vois de la bravoure, beaucoup de bravoure…Mais… »

Les battements de son cœur s’accélèrent douloureusement.

« …Mais tu as quelque chose de plus…Quelque chose que tes ancêtres n’avaient pas…Quelque chose que ton ainé n’a pas… »

Il écarquilla les yeux. Quelque chose de plus ?

« …Un talent qui vient du fond des âges…Associé à une volonté de se démarquer, de l’ambition…Une abnégation…Oui…Intéressant, très intéressant… »

« …S’il vous plait, ne m’envoyez pas à Serpentard… »

Le chapeau stoppa immédiatement son monologue et sembla se figer sur le crane d’Albus.

« Serpentard ? »

Il voulut répondre, mais sa gorge était soudainement devenue sèche. Pourtant, le choixpeau sembla lire ses pensées, car il enchaina sans attendre.

« Oui, c’est ce que ton père m’a aussi demandé…Pas Serpentard…Je me suis souvent demandé si j’avais eu raison de l’envoyer à Gryffondor…Il aurait pu faire de telles choses…Des choses grandioses… »

Al voulut répliquer que son père avait accompli de grandes choses, mais le chapeau fut plus rapide que lui.

« Oh, certes, il a sauvé le monde, dit-il, sarcastique. Mais après cela, qu’a-t-il fait de sa vie ?…Un tel pouvoir, gâché, caché… »

Albus fronça les sourcils, et cette fois, ses paroles fusèrent sans retenue.

« Je ne suis pas là pour débattre du destin de mon père ! »

Il y eut un silence contrit. Al était sur le point de bégayer des excuses, lorsque le choixpeau reprit…

« C’est bien ce que je pensais, murmura t-il plus doucement que jamais. Tu es différent des autres…Je ne me tromperai pas, cette fois ci…Tu iras loin, Potter…Et tu seras parmi les tiens à…SERPENTARD ! »

Il sentit quelque chose mourir en lui.

« NON ! »

Il avait sauté du tabouret, le chapeau toujours sur la tête, les poings serrés. Il entendit des cris mêlant le dépit, la surprise et l’horreur surgir de partout autour de lui. Mais au dessus d’eux, il pouvait entendre le rire guttural du chapeau, qui se répercutait à l’intérieur de son crâne, comme s’il le narguait. Alors qu’il s’apprêtait à le jeter par terre, le professeur Londubat lui ôta, lui faisant retrouver la vue.

« Allez à votre table, Potter… »

Il paraissait aussi abasourdi que lui, mais le ton était sans appel. Albus posa son regard sur la table des Serpentards et s’avança vers eux, pétrifié. Il ne pouvait y croire. Il ne voulait pas y croire…

A son approche, la plupart des élèves s’éloignèrent, mais il put voir Scorpius qui lui faisait signe ; la jeune fille noire qui se trouvait auparavant à ses côtés avait disparu, laissant une place libre. Il s’y assit sans accolades ni applaudissements, recevant juste des regards mauvais de ses nouveaux camarades. Scorpius se pencha à côté de lui.

« Déçu de ne pas être à Poufsouffle, Potter ? »

Ils se dévisagèrent longuement, hébétés, et soudainement, éclatèrent de rire.

La cérémonie continua, sans autres accrocs ; parfois, des élèves se tournaient vers Albus et le fixait avec compassion, et irrémédiablement, un ou deux serpentards leurs lançaient un regard perçant, et les élèves se retournaient. Al se sentait terriblement seul, mais régulièrement, Scorpius se penchait à son oreille et lui murmurait quelques répliques cinglantes sur les premières années qui passaient sur l’estrade, et toute inquiétude quittait son esprit tandis qu’il riait.

Puis, ce fut au tour de Rosie d’être triée.

« Weasley, Rose ! »

Sa cousine s’avança en tremblotant, et fut secouée d’un sanglot silencieux lorsqu’elle s’assit sur le tabouret. Scorpius eut l’extrême obligeance de seulement ricaner. Le choixpeau fut déposé sur sa chevelure désordonnée, et Albus entendit des voix connues s’élever de la table des Gryffondors ;

« LES GRYFFONDORS DETIENNENT L’HERITAGE !! »

Il ne put s’empêcher de rire tandis que Londubat envoyait un sort de bouche cousue sur ses cousins et son frère. Scorpius le regarda sceptiquement.

« C’est quoi, cette histoire d’héritage ? »

« Je te raconterai, lui murmura t-il. Chut… »

Le choixpeau était silencieux. Les yeux fermés, il chuchota quelque chose à Rosie qui acquiesça imperceptiblement. Albus fronça les sourcils.

« GRYFFONDOR ! »

Neville lui ôta le chapeau qui laissa apparaitre son visage, rayonnant de joie. Elle accouru à sa table sous les applaudissements et les cris étouffés de sa famille (le bouche cousue faisait toujours effet). Albus se sentit laissé pour compte, même s’il savait que ce n’était pas de la faute de sa cousine…

Les deux derniers élèves furent triés (une serdaigle et un poufsouffle), et le choixpeau fut emmené par un professeur qui attendait, debout. Londubat se rassis à côté de la directrice, et cette dernière se leva.

« Et maintenant, nous pouvons démarrer le festin ! Bon appétit à tous ! »

Elle tapa deux fois dans ses mains, et comme par magie, les plats vides disposés sur les tables se remplirent soudainement de mets tous plus alléchants les uns que les autres.

Albus laissa échapper un « enfin ! » et commença à se servir du gigot à la menthe, tandis qu’à ses côtés, Scorpius remplissait son assiette de purée de pommes de terre. Il avait pensé que le repas se passerait mal, mais finalement, les Serpentards se contentaient de l’ignorer sciemment et discutaient entre eux. Et à la réflexion, Al ne savait pas vraiment si c’était mieux.

« Regarde, Potter ! C’est notre fantôme ! »

Al leva les yeux de sa cuisse de poulet. Suivant le regard de Scorpius, il aperçu, assis en bout de table, un gros homme qui semblait être entièrement constitué d’une fumée grise transparente. Il avait l’air particulièrement grognon et ne parlais avec aucun élève ; ses vêtements étaient maculés de sang gris. Albus grimaça.

« Ma mère m’a parlé de lui, murmura Scorpius. Mieux vaut ne pas l’énerver. »

Le festin se poursuivi, et après le dessert, les plats disparurent d’eux-mêmes, laissant les élèves repus et somnolents. La directrice se leva à nouveau, repoussant sa chaise derrière elle. Presque aussitôt, la rumeur des conversations s’évanouit.

« Bonsoir à tous, et bienvenue à Poudlard pour cette nouvelle année. Je dois demander toute leur attention aux premières années qui nous ont rejoints ; notre règlement est très strict, et certaines règles doivent être respectées à la lettre, si vous tenez à la vie, bien entendu. »

« C’est le même discours tous les ans, assura Malfoy. ‘La forêt est interdite, le village aussi, et essayez un peu de mettre un pied en dehors de votre salle commune après le couvre feu !’ »

Comme son voisin de table lui avait assuré, Mcgonnagal leur énoncèrent ces trois règles, en leur présentant entre deux avertissements le concierge, Mr Arsene, un grand homme au visage gris et émacié qui n’attirait pas vraiment la sympathie.

« …Maintenant, il est l’heure pour vous tous d’aller rejoindre vos dortoirs pour une bonne nuit de sommeil, annonça la directrice avec fermeté. Je vous souhaite une bonne soirée ! »

Les rumeurs des discussions remplirent à nouveau la salle, cette fois accompagnées par les raclements sonores des chaises sur le sol. Albus se leva de la sienne, suivi rapidement par Scorpius, et ils se mêlèrent à la foule des verts et gris qui sortaient de la salle, bavardant bruyamment. Al regarda les Gryffondors monter les escaliers menant aux étages, et poussa un soupir de dépit, tandis qu’il descendait avec les autres Serpentards les escaliers menant aux cachots. Alors qu’il prenait un tournant, un cinquième année lui heurta brutalement l’épaule, manquant de le faire tomber.

« Oups ! Désolé, Potty, je ne t’avais pas vu. »

Plusieurs élèves éclatèrent de rire et continuèrent leur chemin. Scorpius ralenti l’allure pour attendre Albus en queue de file, et se pencha à côté de lui.

« Il va falloir t’y habituer… »

« Je sais, soupira t-il. »

Ils continuèrent leur chemin dans les cachots, le froid les entourant, sans que les torches accrochées aux murs humides ne puissent rien y changer. Puis, à un tournant, les Serpentards s’arrêtèrent devant un mur de pierre grise. Le préfet s’avança.

« In cauda venenum. »

A l’instant même ou il finit sa phrase, le mur de pierre pivota, laissant apparaitre un trou béant ouvrant sur une salle : les Serpentards s’engouffrèrent à l’intérieur, discutant allégrement. Albus et Scorpius suivirent les élèves plus âgés en silence.

La salle commune de Serpentard se trouvait être un grand cachot circulaire, ou étaient disposés divers meubles richement décorés, des draperies et des tapis aux couleurs de la maison, et aux murs de pierres, de grands tableaux aux sujets somnolents étaient suspendus, souvent surmontés d’une torche projetant des couleurs chaudes sur les élèves. Au fond de la salle se trouvait une cheminée dans laquelle ronflait un grand feu, ce qui atténuait grandement le froid qui aurait du se trouver ici : les élèves les plus âgés s’étaient déjà installés dans les fauteuils se trouvant en face du feu et discutaient de la soirée. Les autres prenaient les portes se trouvant de chaque côté de la salle, rejoignant leurs dortoirs en silence. Le lieu donnait la vague sensation à Albus de se trouver dans un nid grandeur nature de serpents, qui se loveraient les uns contre les autres pour se réchauffer.

« Potter, c’est par ici… »

Albus suivit Scorpius qui s’engouffrait dans un escalier, par l’une des portes de la salle commune. Les autres garçons de première année les suivirent discrètement.

Après avoir descendu une petite dizaine de marches en colimaçon, ils se retrouvèrent dans leur dortoir ; décoré de la même façon que la salle commune, il y avait à l'intérieur 5 lits à baldaquin, aux couvertures vertes et aux coussins gris, à coté desquels on avait installé les affaires de chaque élève, et une table de nuit sur laquelle était posée une lampe ayant la forme d’un serpent.

Scorpius s’installa tranquillement sur son lit, près de l’entrée du dortoir, et enleva ses chaussures nonchalamment. Les autres premières années restaient pétrifiées dans l’entrée, comme s’ils ne savaient pas quoi faire.

Albus toussota et chercha ses affaires, qu’il trouva posées au pied du lit à côté de celui de Scorpius. Il s’y assit, satisfait de sa place, et entreprit lui aussi d’enlever ses baskets.

« Qu’est ce que vous avez à rester planté là ? S’exclama Malfoy. »

Les autres garçons sursautèrent et s’avancèrent à leur tour dans la salle, s’installant chacun au lit qu’on avait choisi pour eux. Un des garçons, le grand qu’Al avait vu être trié, s’approcha de lui. Il avait une peau d’une couleur mate et sale, et des cheveux châtains apparemment coiffés négligemment. Ses yeux d’une couleur proche du caramel respiraient la simplicité des gens qui avaient vécu toute leur vie loin des soucis, et lorsqu’il tendit la main vers Albus, celui-ci vit quelques restes de terre sous ses ongles.

« Salut, moi c’est Lewis Peter, annonça t-il. Je suppose qu’on va faire un bout de chemin ensemble, alors je préfère me présenter tout de suite… »

cwxw

Albus ressentit une sympathie immédiate envers ce garçon, et lui serra la main avec le sourire le plus engageant qu’il était capable de faire.

« Moi, c’est Albus Severus Potter ! »

A sa grande surprise, Peter se contenta de lui sourire, sans avoir une quelconque réaction en entendant son nom. Puis, il se tourna vers Scorpius et lui tendit la main.

« Et toi, comment tu t’appelles ? »

« Scorpius Malfoy… »

Scorpius ne lui prit pas la main, et se contenta de le fixer avec ses petits yeux plissés. Peter parut soudainement terriblement mal à l’aise, et recula son bras.

« Laisse moi deviner, dit Scorpius un peu plus fort que nécessaire pour que le dortoir entier l’entende, tu n’as jamais entendu parler des Malfoys, ou même de Potter, et tu ne connaissais même pas l’existence de Poudlard il y a à peine quelques semaines… »

Lewis rougit brutalement, l’air totalement perdu.

« Je…ça se voit tellement ? »

« Comme le nez au milieu de la figure, si tu veux mon avis, lui répondit Scorpius. »

« Tu es né moldu ? C’est la première fois que j’en vois un ! »

Un autre garçon sauta hors de son lit et se précipita vers Lewis, un sourire accroché aux lèvres. Il lui tendit une main impeccable, et Peter la serra, légèrement gêné.

« Montague Wilfric ! Annonça t-il d’un air pompeux. Tu dois te sentir perdu, non ? Tu as déjà fait beaucoup de magie ? »

Tandis que Peter bégayait une réponse, Scorpius renifla dédaigneusement, visiblement déçu que personne n’ait la même réaction que lui en sachant qu’un né moldu se trouvait ici. Il finit de se déshabiller et enfila un pyjama vert ou étaient brodées, au niveau du cœur et en lettres fines, ses trois initiales. Puis, il tira les rideaux de son lit et ne prononça plus un mot de la soirée.

Les quatre garçons restant discutèrent encore jusqu’à tard de leur soirée, allongés sur leurs lits, jusqu’à ce qu’ils tombent un à un dans les bras de Morphée, des ronflements de conséquence s’élevant crescendo au fil des minutes. Albus fut le dernier à s’endormir, fixant le toit de son lit à baldaquin, en se demandant inlassablement comment se passerait sa première journée de cours, demain…

« Peut être que je pourrais encore demander à Neville si je peux changer de maison demain, songea t-il à l’instant même ou il ferma les yeux pour le monde des rêves… »


Regardez ! C'est beau ! Ca brille ! Whouuuuu ! Ca a été terminé avec un mal de crâne inhumain ! Whouuuuuuuuu ! Je suis une warrior !

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les cours d'svt, c'est intéressant.

En espérant que ça vous plaise et que je n'ai pas été trop longue à décrire des choses que vous saviez déjà :) Promis, ça sera plus court dans les prochains chapitres, étant donné que là, notre petit Albus découvrait Poudlard...

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Commentaires
I
ouaaaa!!! trop méga super bieeeennn!!! >w<
A
oui, c'est bien mais....<br /> <br /> C'EST LOOOOOOONG! ><
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