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Savage 69 Garden
7 février 2008

Chapitre 4) Les tours du destin

Chapitre 4) Les tours du destin

Le Poudlard express transperçait la campagne anglaise comme une chenille écarlate aurait dévoré une feuille bien verte… Ou du moins, c’était l’impression que la machine sorcière donnait vue de haut. A l’intérieur de cet insecte géant s’agitaient des centaines d’adolescents, comme tous les ans à la même date, et ce depuis des siècles et des siècles…Les mêmes sentiments se partageaient entre ces cloisons, les mêmes sourires s’échangeaient, les mêmes bonbons étaient dévorés, suivant un cycle éternel et inaléable, qui avait été exécuté par les pères, les grands pères, et tous les autres ancêtres aux noms depuis longtemps oubliés par la génération actuelle, inconsciente de sa place dans cette tradition ancestrale qu’était le voyage pour Poudlard, l’école des sorciers.

Cependant…Cependant, le destin, parfois, se dérobait à cette loi naturelle qu’était le cycle de la vie ; il s’amusait à mélanger les cartes, à désobéir aux règles préétablies, à réunir certaines personnes qui ne devaient par êtres réunies -à déranger les lois silencieuses de quelques vieilles querelles familiales, en somme.

En ce moment précis, dans un des compartiments du Poudlard Express, le destin était à l’œuvre ; et ses victimes, naïvement, ne savaient pas encore à quel point cette étrange magie qui les liait aurait d’impact sur leurs vies.

« Est-ce que c’est vrai, tout ce qu’on raconte sur ton père ? »

Albus, affalé confortablement dans son siège, des paquets de bonbons étalés partout autour de lui, lança un sourire goguenard à son voisin de banquette.

« Tu en doutes ? »

Scorpius répondit au sourire, les yeux à demi-clos (était-ce les bonbons qui lui donnait cet air affable, ou le confort des sièges ?), les jambes croisées dans une position semblant inconfortable, mais avec laquelle il paraissait se sentir tout à fait à l’aise.

« Père m’a expliqué que la moitié des choses qu’on raconte à son sujet sont fausses. Comme par exemple, cette histoire de serpent géant… »

Albus Sévérus éclata de rire.

« Ca, c’était vrai ! » Il surprit le regard intéressé de Scorpius. « Mais je n’en sais surement pas plus que toi. Il n’aime pas trop en parler. »

Le blond eut l’air déçu et décroisa ses jambes, seulement pour les croiser à nouveau dans l’autre sens. Et Al trouva ça terriblement drôle.

« Et ton père » se risqua t-il ; « Qui est-il ? »

Il cru d’abord à l’expression de Malfoy qu’il ne répondrait pas ; les lèvres pincées et les yeux plissés, comme si Albus venait juste de critiquer sa coupe de cheveux, il détourna brusquement les yeux vers le paysage verdoyant par la fenêtre, dédaigneux. Al se sentit extrêmement coupable et, supposant que la discussion s’arrêtait là, entreprit d’ouvrir une boîte de chocogrenouille. Mais la voix de Scorpius fini tout de même par retentir dans une réponse timide (le destin lui donna un petit coup de pouce en attribuant une voix calme à ses pensées sulfureuses, mais ça, les deux garçons ne le sauraient jamais).

« Tu n’as jamais entendu parler de Draco Lucius Malfoy ? De la lignée de sang pur Malfoy ? »

Albus laissa échapper la chocogrenouille de surprise, et elle alla se planter, à son grand désarroi, sur les genoux de Scorpius. Celui-ci ne fit absolument aucune remarque et arracha lentement une patte à la créature (Albus trouva le mouvement étrangement cruel chez Scorpius, alors que lui-même l’avait déjà fait des milliers de fois, mais il se tut).

« Non…Non, jamais entendu parler. »

Mieux valait-il taire le fait que dans les discussions de ses parents, des Malfoy revenaient souvent…sous une forme très franchement péjorative.

Scorpius expira lentement par les narines, et le regarda à travers la vitre comme s’il était coupable de tous les maux qui l’accablaient. Albus se ratatina un petit peu sur lui-même et le blond sembla en tirer une grande satisfaction, se redressant de tout son long dans une pose fière. Al sourit mentalement, se disant qu’il savait déjà comment manipuler son camarade à sa guise.

Et Scorpius, occupé à admirer son reflet dans la vitre, songea exactement la même chose.

« Les Malfoy, ma famille » Il marqua une pause d’un air entendu, comme s’il attendait qu’Al lui lance des fleurs pour sa déclaration ; « -sont l’une des plus anciennes lignée de sorciers qui existe encore en Angleterre, peut-être la plus ancienne depuis la corruption des Blacks (il leva le menton bien haut, comme si la simple mention de ce nom l’écœurait au plus haut point). A part notre fortune colossale, nous sommes aussi des experts en magie noire de père en fils, et la tradition veut qu’il n’y ait qu’un seul héritier par génération pour préserver la pureté de notre sang » Il eut un large sourire. « Cet héritier, c’est moi. »

Il y eut une pause de quelques secondes, et Albus, qui avait lâché son paquet de bonbons, hocha lentement de la tête. C’était la première fois qu’il rencontrait un riche aristocrate de sang pur, et à vrai dire, il n’était même pas sur qu’il en existait encore ; beaucoup d’entre eux étaient affiliés à Voldemort lors de sa chute, ce qui les entrainèrent avec lui. Etait-ce pour cela que son père avait eu des problèmes avec Azkaban ? Il pensa que Scorpius n’aimerait surement pas entendre ce genre de questions, alors il détourna habilement la conversation sur un sujet plus agréable.

« Si tu es un sang pur et que tu t’y connais bien en magie noire, je suppose que tu vas entrer à serpentard, non ? »

Assez bizarrement, le blond eut une grimace et plissa son petit nez, le retroussant encore plus.

« Je…ne sais pas trop. Toute ma famille y est depuis des générations, mais… »

Al l’encouragea en montrant son intérêt grandissant pour la question. Pour lui aussi, Serpentard était...Serpentard.

« …Je crois que je ne serai pas à la hauteur de ce qu’on attend de moi. »

Il semblait que la réponse de Scorpius les avaient choqués tous les deux ; ils se fixèrent un court instant et chacun détourna le regard, se fuyant des yeux. Albus ne pensait pas que son nouveau camarade lui parlerait ainsi de ses angoisses, vu la froideur dont il avait fait preuve durant leur rencontre, et maintenant, même s’il avait voulu entendre sa réponse, il ne savait pas comment le soulager- ils se connaissaient à peine.

« Je suis dans la même situation… »

Les mots sortirent sans qu’il ait eu à y réfléchir, comme si c’était quelqu’un d’autre qui parlait à sa place ; pourtant, il savait qu’il pensait ses mots ardemment. Scorpius leva les yeux dans un air supérieur, mais qui brillaient de curiosité.

« Le fils Potter qui ne sait pas dans quelle maison il va atterrir ? C’est quasiment tatoué sur ton front que tu finiras à Gryffondor ! »

Le ton n’était pas vraiment encourageant, mais Al eut un sourire.

« Ce n’est pas parce que je suis le fils de mon père que je serai automatiquement placé dans cette maison, non ? Ce qui compte, c’est moi-même… »

Ca, par contre, il n’en était pas vraiment persuadé-à  vrai dire, il espérait même le contraire : s’il avait été dans une autre maison que gryffondor, son frère aurait un prétexte pour le martyriser jusqu’à sa mort- ce qui ne changeait pas grand-chose au final, puisqu’il s’en passait déjà pour le faire.

Souriant  à Scorpius, il fut d’autant plus surpris quand celui-ci lui répondit sur un ton neutre ;

« Oui, tu as raison. Tu vas surement finir à Poufsouffle. »

Le destin se ri de ses victimes tandis qu'Albus Severus Potter lançait sa boite de dragées surprises sur Scorpius Hypéron Malfoy.

Cette année, il allait peut être enfin arrêter de suivre la monotonie du cycle habituel.


Un petit chapitre, cette fois...Mais c'était celui qui a été le plus plaisant à écrire ; Ah, nos deux chers petits, enfin réunis XD *ne peut pas attendre de jouer avec Alice et Keyah*

Désolée, je n'ai encore rien dessiné pour ce chapitre ; les vacances sont demain, je vous ferai quelques dessins.

En espérant que ça vous plaise autant qu'à moi :)

Edit ; je viens de me rendre compte que ce post est mon 444ème et que c'est le chapitre 4 et que je suis née le 4, etc,etc o_o ...wow. Y'a un numérologue dans le coin ?

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Commentaires
A
hhhm, oui, pas mal. peut etre que ça traine un peu....
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